Progresser en équitation éthologique passe souvent par une remise en question des habitudes traditionnelles. Monter en licol, ou même en cordelette, permet d’atteindre un nouveau niveau de communication avec sa monture. Ce qui attire de plus en plus de cavaliers aujourd’hui, c’est la recherche d’un ressenti plus précis, l’envie de s’exprimer autrement qu’avec les rênes. J’ai assisté à ma première séance montée en licol avec une jument de club, impressionnante par sa capacité à ressentir le moindre mouvement du bassin. Au fil des séances, la progression se fait aussi bien du côté du cavalier que du cheval : finesse des demandes, confiance mutuelle et plaisir de (re)découvrir ses propres automatismes. Cette pratique, longtemps réservée à quelques initiés, s’ouvre maintenant à celles et ceux qui veulent conjuguer autonomie, sécurité et épanouissement. Faut-il forcément posséder un hongre d’élite ou une LUS exceptionnelle ? Certainement pas ! Ce que l’on recherche aujourd’hui, c’est d’apprendre à mieux communiquer, de donner du sens à chaque mouvement et de sortir de la routine d’une équitation purement mécanique.
Sommaire
Comprendre la monte en licol et en cordelette
La monte en licol s’inscrit avant tout dans une démarche où l’on souhaite affiner le dialogue avec son cheval. Le principe ? Remplacer le filet classique par un licol éthologique (souvent en corde) ou simplement opter pour une cordelette, cercle libre autour de l’encolure. On y gagne une vraie libération des mains et l’obligation de se concentrer sur de nouvelles formes d’aides : le poids du corps, l’orientation du regard, l’usage du bassin ou des jambes.
La cordelette incarne le summum de la confiance et de la connexion. Monter sans aucun point de pression sur la tête du cheval oblige le cavalier à gérer direction, transitions et rythme avec une extrême subtilité. Sur les réseaux ou dans les clubs, les discussions sur licol et cordelette fleurissent, signe d’un enthousiasme croissant. Choisir cette voie, c’est faire le pari de la légèreté, refuser la brutalité et se recentrer sur l’essence même du partenariat cavalier-cheval.
Bénéfices de la monte en licol pour le couple cavalier-cheval
On pourrait croire que monter en licol apporte des difficultés, mais les bénéfices sont nombreux. Pour le cavalier, il s’agit d’apprendre à anticiper, à affiner sa gestuelle. Le cheval, lui, devient plus attentif aux signaux faibles, réagissant finement à la moindre indication de direction ou d’allure. Plus question de compter sur la « force » des rênes ou sur l’autorité d’une muserolle serrée.
Parmi les retours vécus, on retrouve cette phrase chez un habitué rencontré sur un forum : « Depuis que je monte mon hongre en licol sur les extérieurs, la confiance a tout changé ! ». Les progrès visibles ? Un animal plus léger, disponible et une ambiance apaisée lors des séances. Notons aussi le plaisir du jeu et de l’innovation : improviser une séquence de transitions montantes avec une cordelette devient une vraie source d’amusement pour le duo, tout en renforçant le lien.
Sécurité et préparation avant de monter en licol
La question de la sécurité est capitale. Avant d’ôter filet et martingales, il faut s’assurer que le cheval est prêt. Un animal vif ou sur l’œil, peu préparé à être monté avec peu de contact, pourrait mettre le cavalier en difficulté. On recommande systématiquement un temps d’adaptation : commencer à pied, alterner avec la longe et garder à portée de main une selle bien adaptée.
Certaines écoles proposent de tester d’abord le travail à la longe en licol, puis de passer progressivement à la monte. Veiller toujours à garder à disposition un filet ou un stick, surtout lors des toutes premières séances, en carrière comme à l’extérieur.
Choix du cheval et critères de préparation
Quel cheval pour s’initier à la monte en licol ? L’expérience montre que tout n’est pas une question de race ou de prestige. Un hongre de club, une jument LUS ou même un poney rustique peuvent convenir, à condition d’être déjà bien éduqués et réactifs à l’humain. Il est important de tester la réceptivité du cheval à pied : s’il suit au pas, s’arrête à la voix, respecte l’espace et répond au stick, la base est là.
Les séances préparatoires servent à jauger l’état d’esprit du cheval, sa capacité à rester connecté même sans le soutien des rênes classiques. En cas de doute, il est intéressant de consulter un professionnel ou même d’entamer une discussion sur un forum spécialisé pour recueillir des avis de cavaliers plus expérimentés.
Installation du licol et gestion du matériel
La mise en place du licol diffère selon le modèle choisi. Pour le licol éthologique, on veille à placer le nœud sous la mâchoire, à ajuster la têtière et à éviter les frottements sur la truffe du cheval. La fixation de la longue ou des rênes peut se faire via différents nœuds (boucle simple, nœud plat) pour garantir la réactivité et limiter tout risque d’accident.
Penser également à utiliser un matériel en bon état, corrigé à chaque début de séance. Tout accessoire supplémentaire doit se justifier : pas question d’alourdir pour rien.
Type de licol | Fixation des rênes | Recommandé pour | Astuce sécurité |
---|---|---|---|
Licol éthologique | Nœud latéral ou frontal | Travail sur le plat, transitions | Contrôler le nœud avant chaque sortie |
Side-pull | Attache standard mors ou anneau side-pull | Cheval jeune, balades douces | Surveiller l’absence de pression excessive |
Bosal | Rênes fixées sur la muserolle | Cheval avancé, travail technique | Tester avant sur terrain clos |
Cordelette | Aucune ou sur noeud d’encolure | Exercices de confiance, liberté | Réserver à un couple confirmé |
Variantes de licols, side-pull, bosal et cordelette : usages et spécificités
Le choix du bon équipement influe directement sur le confort du cheval et la qualité du travail. Les offres pullulent : licols en corde fine ou épaisse, side-pull à muserolle matelassée, bosal en cuir… On distingue plusieurs variantes dont voici les points saillants. Le licol éthologique reste la référence pour l’apprentissage et la polyvalence.
Le side-pull, apprécié pour sa douceur, convient très bien lors des balades ou avec des chevaux jeunes. Le bosal, quant à lui, exige davantage de précision et s’adresse à un couple avec de l’expérience. La cordelette s’utilise dans des contextes de confiance totale pour des exercices spectaculaires, notamment lors de démonstrations ou de séances libres en carrière.
Préparation du cavalier : posture, engagement corporel et progression des aides
Pour monter en licol, le travail commence aussi du côté humain. Une bonne posture est indispensable : bassin mobile, dos droit, regard projeté vers la direction à suivre. On engage progressivement le poids du corps, on n’utilise les jambes que pour accompagner ou ajuster, jamais pour « pousser » brutalement.
Les aides doivent évoluer : moins de gestes inutiles, plus de conscience. Les mains restent détendues, la voix s’affirme. Les transitions montantes et descendantes se font par préparation, puis l’action physique vient juste confirmer l’intention initiale.
Exercices pratiques pour progresser en monte en licol
Les exercices de base servent à structurer les progrès sans précipiter les étapes. L’un des premiers défis consiste à réaliser des transitions sans toucher aux rênes : alterner pas et arrêt en modulant uniquement le bassin et la voix. On peut compléter par des changements de direction à l’aide du regard et du buste.
Les huit de chiffres, réalisés avec des plots ou des barres au sol, permettent au cheval de mieux suivre l’attitude du cavalier. On recommande aussi les exercices d’anticipation : lancer une trajectoire, la modifier subtilement, observer la réaction de sa monture. Avec la pratique, le couple gagne en précision et autonomie, tout en se lançant des défis adaptés à son niveau.
Adapter la monte en licol selon le contexte : carrière, extérieur, obstacles
Chaque environnement présente ses propres exigences. Sur le plat en carrière, la rigueur est de mise, car chaque défaut d’équilibre ou de connexion se ressent immédiatement. En extérieur, la vigilance prime : un cheval serein reste indispensable, surtout si le terrain varie ou si des imprévus surviennent.
Certains lecteurs témoignent d’ailleurs sur des forums du plaisir de franchir de petits obstacles en licol, constatant que le cheval se concentre davantage sur les indices du cavalier. Pour des cavaliers curieux, l’important est d’adapter sa pratique, préférer d’abord la balade en duo avant d’envisager les challenges, et toujours garder en mémoire les règles de base.
Retours d’expérience et gestion des difficultés courantes
L’aventure ne se résume pas à une succession de succès. Monter une LUS énergique en licol par vent fort peut parfois tourner au véritable casse-tête ! Les difficultés les plus fréquentes ? Manque de réactivité du cheval sur les arrêts, difficultés à orienter, trop grande impulsion… La clef, c’est la patience et l’observation.
Un cavalier évoque sur un forum une séance marquante : « Ma jument refusait systématiquement les reculers. J’ai repris à pied, puis alterné longe-bassin-voix. Deux séances plus tard, elle se montrait nettement plus disponible. » Répéter, ajuster et oser demander conseil en cas de blocage s’avère incontournable.
Conseils issus des stages et formations en équitation éthologique
Participer à un stage d’équitation éthologique change la donne. Le déroulement type inclut d’abord une présentation théorique : matériels, enjeux, attentes. Puis place à la pratique : séquences à pied, exercices précis avec licol ou cordelette, mise en situation, debrief en petit groupe. Le rôle du moniteur se révèle essentiel : il guide méthodiquement, s’adapte au couple et encourage le questionnement.
Étape | Objectif | Exemple concret |
---|---|---|
Présentation à pied | Sensibiliser le cheval à l’homme | Mobiliser les hanches via stick et voix |
Transition monté en licol | Tester connexion avec le cavalier | Arrêt-mise en avant sans rênes |
Cordelette en liberté | Evaluer confiance et précision | Huit de chiffre uniquement au poids du corps |
Astuces pour développer autonomie et confiance en monte en licol
Devenir autonome, c’est oser expérimenter, s’auto-évaluer lors de chaque séance. Certains recommandent d’alterner observation et action : regarder des vidéos, se filmer, prendre note des progrès. Exercer sa capacité d’analyse accélère l’apprentissage, tout comme donner la possibilité à son cheval d’interpréter calmement les nouvelles demandes.
Un point clef : travailler avec bienveillance, en respectant les rythmes du cheval, en jouant sur la décontraction et l’absence de châtiment. Le relâchement n’est jamais un luxe, il garantit l’efficacité des exercices et la fidélité du couple dans la durée.
Progresser à son rythme : étapes, accompagnement et responsabilisation
La progression ne se décrète pas, elle s’organise. On commence à pied, multiplie les micro-diagnostics, puis on structure ses séances montées. Dans cette optique, la responsabilisation vaut de l’or, tant pour le cavalier que pour le cheval. Se faire accompagner reste précieux, surtout si les problèmes réapparaissent ou si les automatismes peinent à s’ancrer.
Il s’agit aussi de documenter sa progression, pourquoi pas par écrit ou lors de discussions sur forum, et d’oser ajuster les exercices selon l’état du duo. L’appui d’un professionnel permet de transformer les difficultés en véritables tremplins vers l’autonomie. Ce que l’on recherche, c’est une évolution durable, faite de plaisir partagé et d’écoute mutuelle.
FAQ
Peut-on débuter la monte en licol avec n’importe quel cheval ?
Non, il vaut mieux privilégier un cheval déjà habitué aux interactions à pied et qui fait preuve de calme. Un hongre bien équilibré, une jument douce ou un poney expérimenté représentent de bons alliés lors des premières séances.
Faut-il un équipement particulier pour monter en licol ou en cordelette ?
Un licol éthologique, une cordelette ou un side-pull en bon état suffisent. Il est important de vérifier chaque fixation (longes, rênes, muserolle) et de privilégier le confort du cheval.
Comment gérer un cheval peu réactif lors des premières séances ?
En privilégie le retour à pied, les exercices avec stick, ou la progression lente des demandes. Solliciter l’avis d’un professionnel ou d’un moniteur reste conseillé en cas de blocage répété.
La monte en licol est-elle sécuritaire en extérieur ?
Elle l’est à condition de bien préparer son cheval, de commencer sur des parcours très familiers et d’avoir toujours un filet à portée de main pour parer à l’imprévu.
Peut-on espérer franchir des obstacles en licol ?
Oui, surtout avec un cheval détendu et à l’écoute, mais on progresse étape par étape et on reste vigilant quant à la préparation du couple. Le plaisir et la sécurité restent prioritaires pour tous.