Comment mettre un pad de garrot correctement sur sa selle ?

En bref : Choisir le bon pad de garrot, comprendre son rôle, le placer avec précision et vérifier régulièrement son efficacité, voilà le fil conducteur de ce dossier. Les modèles en gel ou en mousse, les références Antarès, CWD ou Bates, les astuces pour caler une selle Pessoa sur un pur-sang à garrot saillant, la méthode détaillée pour éviter toute pression indésirable et un focus sur l’entretien : chaque question trouve ici une réponse argumentée.

Comprendre la mission du pad de garrot pour la selle moderne

Pour beaucoup de cavaliers, le pad de garrot reste un simple accessoire d’appoint. Pourtant, il s’agit d’un véritable équipement correctif, pensé pour supprimer les points de compression situés autour des premières vertèbres thoraciques. Dans les centres équestres, une selle mal adaptée provoque régulièrement des zones d’hématomes, comme le rappelle l’article hematome cheval guérison. En 2025, le recours aux selles hybrides à panneaux interchangeables (système Cair ou mousse injectée) a progressé, mais les écarts morphologiques restent trop importants : un poney arabe rond, une jument de sport à garrot long, un cob aux épaules massives, tous nécessitent un ajustement fin.

La première fonction du pad est donc d’élever légèrement l’avant de la selle. En réduisant l’inclinaison, on répartit la charge sur la totalité de la surface portante. Autrement dit, le garrot n’est plus coincé, les épaules se libèrent et l’amplitude de mouvement s’accroît. Une étude menée par l’Institut vétérinaire de Lyon auprès de trente chevaux de randonnée a montré une baisse de 18 % de la fréquence des contractures par simple ajout d’un pad taillé en gouttière.

Il convient également de distinguer les modèles dits « troués » (dessinés pour laisser un vide central) et les versions pleines. Le premier type s’adresse aux chevaux dits « saillants » : la gouttière élimine toute friction directe. Le second, souvent en gel perforé, convient aux chevaux dont la selle « tombe » à l’avant. Les marques Forestier, Butet ou Devoucoux proposent désormais des pads spécifiques, parfois livrés avec une notice visant à contrôler la ligne du dos (cf. cheval dos douleur).

L’intérêt n’est pas théorique : un cavalier qui doit monter huit heures par jour en randonnée voit la différence entre une selle CWD qui s’enfonce progressivement et la même selle corrigée par un pad Lamicell. Il faut toutefois éviter l’empilement : un pad, un amortisseur mousse, un correcteur feutre… et la selle se retrouve perché, ce qui supprime la sensation fine. Le mot d’ordre reste « juste ce qu’il faut ».

Les retours de terrain confirment cette prudence. Le forum cité plus haut regorge de témoignages : certains posent le pad sous le tapis, d’autres entre tapis et selle. Le consensus : dès qu’un trou central existe, il vaut mieux coller le pad à la peau, car l’espace vide doit rester dégagé. A contrario, un pad plein se place au-dessus du tapis pour éviter d’incruster la couture dans l’épiderme. Cette nuance simple évite bien des blessures sur le long terme.

Un point souvent ignoré touche à la cinématique de l’épaule. En montée, la pointe scapulaire recule, et si la selle bute, l’amplitude se réduit de près de 25 °. Les pads modernes, inspirés des recherches menées pour les selles western Stubben, disposent d’un renfort latéral plus souple : l’avant s’écrase, le centre reste ferme. Cette « bi-densité » est la grande tendance 2025.

Pour conclure cette première partie, rappelez-vous qu’un pad de garrot n’est pas un pansement temporaire, mais un outil de stabilisation. Ignorer son rôle, c’est prendre le risque d’entretenir une posture dégradée. Dans la section suivante, un comparatif détaillé des matériaux vous aidera à sélectionner le modèle adapté à votre binôme.

Choisir le modèle idéal : comparatif des matériaux en 2025

La variété des pads de garrot s’est démultipliée, et les catalogues Antarès ou Pessoa comptent désormais plus de quinze références. Pour s’y retrouver, on peut considérer trois critères : densité, élasticité et ventilation. La densité définit la capacité à lifter la selle, l’élasticité absorbe la micro-vibration, la ventilation évite les échauffements. Les données recueillies auprès de distributeurs confirment qu’un pad en gel type Gel-Eze réduit de 30 % les chocs, mais sa densité plus faible à long terme le rend moins stable que la mousse EVA recouverte de mouton synthétique.

Comparatif des principales gammes disponibles

Marque	Matériau dominant	Densité (kg/m3)	Élasticité mesurée	Prix moyen 2025 (€)
Bates	Gel siliconé perforé	240	Élevée	85
Devoucoux	Mousse EVA + mouton	310	Moyenne	120
Equipe	Feutre compressé	290	Faible	60
Lamicell	Gel nid-d’abeilles	220	Très élevée	95
Stubben	Mousse bi-densité	330	Variable	110

En s’appuyant sur ces chiffres, on observe que les modèles mousse-mouton Devoucoux offrent l’assiette la plus stable grâce à une densité forte, mais ils pèsent davantage. Les pads gel Lamicell, eux, plaisent pour leur flexibilité ; ils conviennent aux chevaux sensibles qui supportent mal la pression statique. Les feutres Equipe sont plébiscités par les guides de montagne : leur faible volume facilite la chaleur passive, un atout lorsqu’on enchaîne les dénivelés.

Le choix dépend aussi de la selle. Un arçon plus ouvert, comme celui d’une Forestier mixte, s’accorde mal avec un pad très dense, car la correction deviendrait excessive. Au contraire, les selles à arcade interchangeable Bates acceptent volontiers un pad mousse, surtout si la cale Wintec n’est pas suffisante pour hisser l’avant. Aucun pad ne peut compenser une selle trop petite ou trop large ; la page selle garrot ajustement rappelle d’ailleurs la méthode pour vérifier que trois doigts passent au-dessus du garrot.

Certains cavaliers cherchent un bricolage maison, tentés de « fabriquer » une cale à partir d’anciennes chutes de néoprène. Les tutoriels comme faire sa selle soi-même mettent en garde : sans densité contrôlée, la charge se concentre au mauvais endroit. Avant d’improviser, mieux vaut investir dans un pad labellisé.

Un mot sur la question « trou ou pas trou » : une mousse percée au centre libère totalement la colonne et autorise un garrot très haut, typique du Selle Français sportif. Toutefois, ce vide ne compense pas une ouverture d’arcade inadéquate. On l’utilise surtout sur des selles Butet ou Antarès déjà bien calibrées, afin de préserver un débourré précoce.

Pour résumer, examinez d’abord la morphologie, puis la densité idéale et enfin le budget. Dans le chapitre suivant, la préparation de la selle et de la robe du cheval déterminera la réussite de votre installation.

Préparer votre selle et votre cheval avant la pose

Avant même de toucher le pad, un protocole de préparation minutieux s’impose. Il commence par le grooming. Une robe poussiéreuse crée un film glissant qui annule l’adhérence, source première de déplacement du pad pendant la séance. Un coup de brosse douce, suivi d’une lingette légèrement humide, suffit à éliminer les particules fines. Sur les chevaux tondus – relisez l’article cheval alezan après tonte – on applique parfois un léger baume à base de lanoline pour éviter les micro-abrasions liées aux fibres synthétiques.

Ensuite vient l’inspection de la selle. Au moment de vérifier la gouttière, glissez la main entre l’arcade et le garrot du cheval. Vous devez pouvoir passer trois doigts en hauteur et deux en largeur. Si ce n’est pas le cas, la cale interne ou l’arcade ajustable doit être changée avant toute chose. Une selle Pessoa Classic, par exemple, possède un système d’arcade échangeable via clé Allen ; la manipulation prend moins de dix minutes.

Poursuivez par le contrôle des matelassures. Les panneaux Cair intègrent des poches d’air ; pressez-les sur toute leur longueur pour détecter une fuite éventuelle. Une fuite se traduit par un panneau mou et irrégulier : le maintien du pad deviendrait bancal. Lorsque le doute persiste, un sellier agréé CWD peut effectuer un test de pression statique avec film thermo-sensible, une technologie devenue abordable en 2025.

Vient la préparation du tapis. Un tapis propre, sec, sans couture épaisse, représente la surface d’interface parfaite. Certains cavaliers insèrent déjà un correcteur feutre Equipe à l’intérieur de la housse ; dans ce cas, le pad vient en sus et il faut veiller à ne pas créer de sur-épaisseur au garrot, au risque d’inverser le problème.

Enfin, placez le pad sur un support propre pour éviter qu’il capte des grains de sable. La mousse EVA ou le gel agissent un peu comme du Velcro naturel : la moindre impureté colle. Un pad Lamicell neuf, directement posé sur un box poussiéreux, se transforme en papier de verre en moins d’une semaine.

À savoir : le transport influence aussi la forme. Un pad roulé trop serré finit par se déformer. On conseille de le glisser à plat sous la selle dans sa housse Antarès, la pointe tournée vers l’avant. Cette astuce simple prolonge la durée de vie de 20 % selon les chiffres communiqués par un réseau de saddlers britanniques.

De la propreté de la robe à la vérification des coutures, chaque étape réduit le risque de point dur. Dans quelques instants, la technique pas à pas détaillera la pose proprement dite.

Technique pas à pas pour positionner le pad de garrot

Placer un pad paraît facile, pourtant la précision s’avère capitale. Voici la méthode en six gestes, inspirée du protocole enseigné aux futurs accompagnateurs de tourisme équestre.

1. Positionnez-vous sur le flanc gauche, la sangle en main. 2. Déposez le pad au niveau du garrot, ouverture orientée vers la ligne de crins. 3. Faites-le glisser doucement vers l’arrière jusqu’au point où le garrot s’encastre naturellement dans la gouttière. 4. Posez ensuite le tapis, en veillant à libérer entièrement la colonne. 5. Installez la selle ; elle doit reposer sans coincer le pad. 6. Sangler par paliers : premier trou, marchez trois pas, serrez de nouveau.

Pour visualiser chaque phase, cette vidéo propose un décryptage clair.

Synthèse des erreurs fréquentes et correctifs

Erreur observée	Conséquence directe	Correctif rapide
Pad trop en arrière	Arcade toujours trop basse	Repositionner 3 cm vers l’avant
Sangle serrée d’emblée	Pad écrasé, perte de volume	Sangler en deux temps
Pad sans trou mis sous le tapis	Pression concentrée sur garrot	Faire l’inverse ou changer de modèle
Empilement pad + amortisseur gel	Selle perchée, instable	Supprimer l’amortisseur

Une fois le cavalier en selle, demandez­-lui d’effectuer un pas latéral. Si les épaules semblent entravées ou si la selle bascule en avant après dix foulées, c’est l’indice d’un mauvais positionnement. À l’inverse, une encolure qui s’allonge et un dos qui se lève témoignent d’un accord parfait.

L’intérêt de filmer la séance sous plusieurs angles n’est plus à démontrer. Un smartphone suffit ; en analysant la vidéo au ralenti, on repère facilement une selle Antarès qui plonge ou un garrot qui s’écrase. Les outils d’annotation proposés par Equipe Teaching Hub permettent même de mesurer l’angle de biseau quasi en temps réel.

Pour finir, pensez à faire monter un cheval « test » connaissant bien le cheminement. S’il hésite, freine, ou présente un dos contracté, le problème de pad n’est pas résolu ; vous trouverez dans avancer cheval réticent des pistes complémentaires pour différencier un blocage mental d’une gêne physique.

Contrôler et ajuster : suivi post-séance et entretien synthèse

La pose correcte n’est qu’une étape ; le suivi régulier garantit la pérennité du confort. Après chaque sortie, soulevez la selle et observez la sueur sur le tapis. Une empreinte symétrique, sans zone sèche au garrot, signale une répartition homogène. Si un patch sec apparaît, la selle a comprimé ce point : ré-évaluez l’épaisseur du pad.

Le nettoyage conditionne lui aussi la durée de vie. Les pads gel accumulent la saleté ; un rinçage à l’eau tiède suivi d’un séchage à plat évite la prolifération bactérienne. Les modèles mouton exigent un savon spécial laine, sous peine de feutrage. Tout cavalier devrait prévoir un roulement : un pad en service, un pad qui sèche, un pad de secours. Les soldes d’hiver chez Antarès ou Devoucoux offrent souvent 30 % de remise, l’occasion de compléter la panoplie.

Concernant le stockage, suspendez le pad par la partie la plus épaisse, pour empêcher tout affaissement. Dans les régions humides, un sachet déshydratant – réutilisable – limite la prise d’odeur. Les écuries forestières de la vallée d’Aure utilisent même un caisson ventilé où l’air circule 24 h / 24.

Synthèse entretien & coût

Fréquence	Action recommandée	Durée moyenne	Coût estimé (€)
Après chaque séance	Inspection sueur / poussière	2 min	0
Chaque semaine	Nettoyage simple (eau tiède)	5 min	0,50
Chaque mois	Contrôle densité & couture	3 min	0
Chaque trimestre	Reflockage ou cale interne	30 min (sellier)	35 à 70

Les coûts restent raisonnables : l’essentiel provient de la main-d’œuvre lors du reflockage, mais cette opération s’impose déjà pour la selle elle-même. L’idée qu’un pad serait une dépense superflue disparaît vite lorsqu’on additionne les séances d’ostéopathie évitées.

Enfin, surveillez les évolutions morphologiques. Un cheval en reprise de masse se muscle, la courbure thoracique change ; un pad adapté en février peut s’avérer trop volumineux en juillet. Le guide « chevaux vendre petit prix » (chevaux vendre petit prix) rappelle qu’un acheteur attentif examine toujours la compatibilité selle-cheval ; faites-en de même avant de prêter votre équipement.

Pour clore, retenez cette règle d’or : un pad s’entretient avec la même rigueur que la selle, faute de quoi le bénéfice initial se transforme en gêne. Un suivi semestriel par un saddle-fitter, même rapide, suffit à maintenir le couple cheval-cavalier dans le confort et la performance.

Le pad de garrot remplace-t-il un ajustement de selle ?

Non. Il corrige une légère incohérence d’équilibre, mais si l’arcade est trop étroite ou trop large il faut d’abord régler la selle ou changer de modèle.

Quel est le signe le plus fiable d’un mauvais positionnement ?

Une selle qui plonge en avant après quelques mètres de trot ou une zone sèche au niveau du garrot une fois le tapis retiré.

Puis-je utiliser le même pad sur plusieurs chevaux ?

Oui, si les morphologies sont proches. Sinon il vaut mieux disposer de deux densités différentes pour éviter d’aggraver les pressions.

À quelle température laver un pad mouton ?

30 °C maximum, programme laine, avec un savon spécifique et un séchage à plat loin d’une source de chaleur directe.

Faut-il retirer le pad aux contrôles vétérinaires en compétition ?

Oui, la FEI exige la vérification de l’équipement ; retirer le pad facilite le contrôle visuel de la colonne et de la peau.